Isolation

En matière d’isolation, il faut aller à l’excellence tout de suite.

La plupart des maisons et immeubles collectifs sont en classe E, F ou G.

L’objectif ne doit pas être de les rehausser d’une classe ou deux mais de viser directement l’étiquette A ou B.

Ce qui coûte cher dans l’isolation, ce n’est pas tant l’isolant que la mise en œuvre complète des systèmes : échafaudage, finitions, etc…


DESCRIPTIONS

Les parois verticales

En France, c’est aujourd’hui la technique la plus répandue. Elle peut créer des ponts thermiques importants au niveau des planchers intermédiaires et des murs de refend. Elle permet par contre de traiter aisément les jonctions avec les menuiseries, portes, balcons…, celles avec l’isolation des combles et toitures, et de préserver la qualité architecturale du bâti.

Pour assurer le confort d’été, la masse des murs n’étant pas en contact avec les volumes intérieurs, il faut prévoir des parois intérieures lourdes (dalles en béton armé, cloisons lourdes, etc.)

 


 

 

 

 


 

Illustr. 17 et 18 Isolation par l'intérieur

                                                                                        

 


Isolation par l’extérieur

 

L’isolation thermique par l’extérieur permet de supprimer les ponts thermiques au niveau des planchers intermédiaires et des refends et de tirer partie de l’inertie des murs pour récupérer les apports solaires en hiver et réduire l’inconfort en été. Techniquement, c’est la solution idéale, à envisager systématiquement, notamment si un ravalement est nécessaire. Son coût est important, mais cela permet de donner un « coup de jeune » à la maison et évite les désagréments d’un chantier à l’intérieur, de devoir refaire toute la décoration, l’électricité, de déplacer les radiateurs, etc.

 


 

 

 

 


 

Illustr. 19 et 20 Isolation par l'extérieur

                                                                                        

 

 

Conseils techniques pour le bâti ancien

 

 

 

Illustr. 21 Tableau isolation des parois verticales

 

 

Il est difficile d’apprécier la qualité architecturale d’un bâtiment, chaque cas étant unique.

Il est donc souhaitable de se rapprocher à la fois de l’EIE (Espace Info Energie) et du CAUE (Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement) de votre département qui vous apporteront des conseils gratuits, et lorsque la construction se situe dans un secteur classé ou inscrit, de l’Architecte des Bâtiments de France.

 

 

Et lorsque l’on ne peut pas isoler les murs ?

 

Il peut exister des situations où l’Isolation Thermique par l’Extérieur (ITE) est impossible (caractère patrimonial à préserver) et où l’Isolation Thermique par l’Intérieur (ITI) est compliquée (murs intérieurs recouverts de boiseries ou bien en pierres apparentes à conserver).

On peut envisager une solution de correction thermique par la pose d’un enduit isolant côté intérieur ou extérieur. Ainsi, un enduit extérieur isolant peut être efficace en complément d’une isolation intérieure, les ponts thermiques et les risques de condensation peuvent être diminués.

Il conviendra de choisir des produits ayant un réel intérêt isolant (0.045 < λ < 0.075 W/mK)

Mais pour atteindre un niveau basse consommation, il faudra compenser en étant très performant sur les autres postes (conception bioclimatique, ventilation, isolation toiture, triple vitrage, capteurs solaires…)

 

 

Pour en savoir plus :

 

 

 

 

Guide des matériaux isolants

pour une isolation efficace et durable

 

 

Energievie.info. Version Juillet 2014 : télécharger


Les toitures

Il est nécessaire d'utiliser une forte épaisseur d’isolant, c'est la seule solution pour éviter d'importantes pertes thermiques et assurer également un bon confort d'été.

 

L’étanchéité à l'air devra être impeccable pour assurer les performances attendues.

 

En cas d'isolation en combles perdus, on ne rencontre pas de problème particulier pour atteindre les fortes épaisseurs nécessaires.

 

 

Illustr. 22 Combles perdus :

isolation avec laine de verre soufflée                         

 

Illustr. 23 Combles perdus :

isolation par laine de verre déroulée

 

 

Si les combles sont aménagés, il faut trouver la place nécessaire à l’isolant, l’épaisseur entre chevrons ne suffisant pas. Par l’intérieur, il faudra déposer les parements et réduire la hauteur sous plafond. Il est aussi possible d’isoler au-dessus des chevrons ; il est alors nécessaire de détuiler et de remonter le niveau de la toiture.

 

 

Les toitures recevant une quantité importante de soleil, le confort d’été peut être problématique pour des combles aménagés. Dans ce cas, on privilégiera des isolants à forte densité (pare-pluie en fibre de bois, ouate de cellulose insufflée, etc.) et une ventilation importante de l'espace entre les tuiles et l'isolation

 

 

 

Illustr. 24 Combles aménagés :

Isolation par panneaux isolants                                  

 

Illustr. 25 Combles aménagés :

Isolation méthode "sarking"

 

 

 

Tableau de comparaison pour l'isolation des toitures

 

 

 

  Illustr. 26

 



Les planchers

Si les conditions le permettent, il est judicieux d’isoler le plancher bas qui à lui seul peut représenter de 7 à 10 % des déperditions totales.

 

 

 

Si on dispose d’un sous-sol ou d’un vide sanitaire, on pourra facilement isoler la dalle par-dessous, en prévoyant 10 à 15 cm d’isolant.

 

 

 

Illustr. 27 Isolation sous plancher

 

 

 

 

 

Sur terre-plein, c’est dans le cas d’une rénovation lourde qu’il faudrait décaisser pour assurer un bon drainage et la pose d’un isolant sous chape.

 

 

 

Illustr. 28 Isolation sur sol existant

 

 

 

Point de vigilance :

 

Les Produits Minces Réfléchissants (PMR) quelquefois appelés malheureusement isolants minces ne sont pas des produits miracles : quelques centimètres ne sont pas équivalents à 20 cm d'isolant "classique" comme les publicités l’ont parfois laissé croire! Ils sont coûteux et susceptibles de jouer  un rôle de complément d'isolation et il faut les poser avec une grande précaution (mettre une lame d’air entre la paroi et l’isolant) pour qu'ils n'engendrent pas de désordres (risque de condensation).

 

 

Tableau isolations des planchers

 

 

        Illustr. 29

 



Les portes et fenêtres

Le choix des portes et des fenêtres

 

Il intervient sur 3 des paramètres incontournables d'un bâtiment confortable et économe en toute saison :

  • le confort visuel (apport de lumière et vision vers l'extérieur - Cf illustr.)

 

Illustr. 30 Ebrasement d'une fenêtre

 

  • la consommation d'énergie (isolation et apports solaires passifs)
  • le confort d'été (apports solaires à maîtriser, surventilation nocturne)

 

 

Penser également aux occultations et protections solaires

 

Brise-soleil orientables, volets pleins, roulants, persiennes peuvent apporter une protection solaire et une amélioration thermique d'hiver. Ils permettent également  la ventilation nocturne estivale.

 

En rénovation, les fenêtres à triple vitrage peuvent être nécessaires pour atteindre les performances thermiques recherchées, mais elles présentent l’inconvénient de réduire les apports solaires. Il reste qu’un compromis peut être trouvé en plaçant le triple vitrage uniquement en façade nord, où les apports solaires sont inexistants.

 

 

Conseils pour l'amélioration des portes et fenêtres

 

       

        Illustr. 31

 

A noter :

Changement des fenêtres + amélioration étanchéité à l’air = Nécessité d’avoir un système de ventilation efficace

 



Illustr. 32 Triple vitrage Bois Aluminium (source AJENA)
Illustr. 33 Différents vitrages (source AJENA)
Illustr. 34 Double fenêtre (source Y. Belmont)

Le renouvellement d'air

Le renouvellement d’air est indispensable lors de travaux d’isolation.

 

La ventilation du logement permet le renouvellement d'air de l'ensemble des pièces en remplaçant une partie de l’air intérieur vicié par de l’air extérieur sain.

 

L'air intérieur du logement est pollué par l’immobilier et le mobilier mais aussi par l’activité humaine (cuisson, utilisation de produits d'entretien...). Une bonne ventilation permet d'assurer la pérennité du bâti donc de limiter les risques de pathologies du bâtiment (apparition de moisissures,…) et de garantir la qualité de l’air intérieur et donc le confort et la santé des occupants (maladies respiratoires comme l’asthme, allergies…).

 

Les travaux d’isolation modifient le bâti ancien en le rendant  beaucoup plus étanche à l’air. Il devient impératif d’installer une ventilation générale et permanente, dimensionnée correctement afin d’assurer un bon renouvellement d’air et d’éliminer les risques de condensation sur les parois.

 

L’ouverture des fenêtres ne constitue pas une ventilation efficace !

Les débits de renouvellement d’air des ventilations naturelles par conduits sont souvent trop élevés induisant une surconsommation d’énergie pour chauffer ou bien trop faibles pour assurer la qualité de l’air intérieur.

 

 

Deux systèmes de ventilation mécanique contrôlée sont préconisés :


 

 

VMC simple flux hygroréglable de type B :

L’air frais venant de l’extérieur traverse les pièces de séjour et les chambres puis est évacué des pièces de service grâce à un groupe d’extraction comportant un ventilateur.

Ce système régule à la fois les entrées d’air extérieur et l’extraction d’air vicié des pièces de service en fonction de l’humidité ambiante.

Cependant, il n’est pas très efficace pour évacuer les pollutions de l’air intérieur indépendantes de la production de vapeur d’eau.

 

 

 

 

Illustr. 35

 

 

 

 

VMC double flux :

L’air frais arrive dans le logement par un conduit central qui le filtre et le distribue dans les pièces principales. Un échangeur de chaleur (situé dans l’espace chauffé) permet à l’air sortant de céder sa chaleur à l’air entrant qui est ainsi préchauffé sans mélange des deux flux d’air.

Ce système est plus coûteux mais il offre des économies de chauffage importantes en récupérant jusqu’à 90% de l’énergie contenue dans l’air vicié extrait.

Les performances de ce système ne sont possibles que si l’on a procédé à une très bonne étanchéité à l’air des parois.

 

 

 

Illustr. 36

 

 

Point de vigilance : Comme tout système, les VMC nécessitent un entretien régulier et notamment le changement des filtres. Il faut nettoyer ses composantes régulièrement ; il faudra donc veiller à l’accessibilité de l’installation.